Bonjour à tous !
Magnifique week-end de course automobile sur le circuit de Dijon-Prenois où se sont réunis une partie ce qui se fait de plus beau et de plus extraordinaire dans le domaine des voitures anciennes de compétition : Maserati 250 F, Ferrari Dino, Cooper Bristol MK2, Scarab, Lotus 18-21-24-32, Cooper T45-T51-T53, Lola T282, T590, T492, Corvette, Cobra, Porsche, March, Surtess, Chevron, Jaguar, Triumph, Mustang, Austin Cooper, Morgan, Brabham etc … La liste n’est pas exhaustive ! Peu d’évènements peuvent se targuer d’une telle qualité et d’une telle diversité.
Pas moins de neuf plateaux ont été présentés aux spectateurs du circuit dijonnais. Voici, rapporté par Jacques Furet, le film des courses de ces 2 jours de compétitions.
SAMEDI :
F1 pré 1961 HGPCA
Première confrontation du week-end en Formule 1, cette course est marquée par le rassemblement exceptionnel de sept Maserati 250 F. Un record qui sera difficile à battre ! Malgré ce débarquement en force des légendaires F1 au trident, Julian Bronson prend immédiatement la course à son compte sur sa rare Scarab Offenhauser (brièvement vue en F1 en 1960), suivi comme son ombre par son compatriote anglais Philip Walker (Lotus 16). Après 25 mn de duel, la victoire échoie finalement à la monoplace conçue par Colin Chapman, pour 1/10 de seconde. Pour quelques dixièmes également, le plus rapide des pilotes de Maserati 250 F, l’Espagnol Guillermo Fierro, conserve sa place sur le podium aux dépens de Tony Smith et sa sublime Ferrari Dino.
F1 pré 1966 HGPCA
L’autre plateau F1, dédié aux monoplaces 1500 cm3 d’avant 1966, recèle lui aussi d’une vingtaine de merveilles de cette belle époque, essentiellement des Lotus et des Cooper. Ce match éternel entre les deux firmes britanniques s’achève cette fois sur la victoire de la Lotus 18/21 (un modèle notamment piloté par Stirling Moss en 1961) de Peter Horsman, moins de deux secondes devant la Cooper T53 de Will Nuthall. Beaucoup plus loin, les autres Cooper de Barry Cannell, d’Andrew Beaumont et de l’Allemand Rainer Ott complète le top 5 du jour.
FIA Lurani Trophy Formula Junior
Au volant de sa précieuse Lotus 22 de 1962 (dont le châssis faisait également office de F1 à l’époque), Mandredo Rossi Di Montelera confirme en course son meilleur chrono des essais. A l’issue d’une épreuve écourtée de deux minutes à la suite d’un accrochage, l’Italien s’impose toutefois de justesse face à son compatriote Pierre Tonetti (Brabham BT6), pointé dans la même seconde lors de l’arrêt des hostilités. A bord d’une originale Wainer de 1963, Richard Smeeton complète le podium. 15ème, Robin Longdon est mieux classé des utilisateurs de Formule Junior à moteur avant (les plus anciennes).
Historic Formule 2
Parti de la pole, l’Anglais Matthew Watts remporte cette première des deux courses de F2 après l’avoir dominé, sans surprise, au volant de sa March 772 de 1977. Lui aussi qualifié en première ligne, son compatriote Richard Evans (March 79B) lui a toutefois facilité la tâche en écopant d’un drive through pour départ anticipé. Sur le podium, Matthew Watts est rejoint par Dean Forward (March 782) et Phil Hall (March 752), largement distancés sur la piste, tandis que le (seul) Français Robert Simac hisse sa March 712M (ex team Arnold 1971) au septième rang, devant toutes les autres Formule 2 à moteur 1600 cm3.
200 km de Dijon
Epreuve unique, créée pour le Dijon Motorscup en souvenir des rendez-vous mondiaux des 1000 km de Dijon, les « 200 km » se disputeront dimanche en deux manches de 40 mn. En attendant, la séance de qualification d’aujourd’hui place logiquement en première ligne les deux Sport-Protos 3 litres de l’équipage gréco-britannique Leo Voyazides-Simon Hadfield (Lola T282 ex Lafosse) et du Belge Marc Devis (Toj SC303). De façon aussi naturelle, les deux plus rapides des protos 2 litres s’élanceront en deuxième ligne, à savoir la Lola T290 (ex écurie Filipinetti) de Mark Richardson-David Gathercole et la Chevron B23 (ex Burton) de l’Allemand Guy Peeters.
NKHT GT
A l’issue d’une demie heure d’intense bataille, les deux magnifiques Chevrolet Corvette des Néerlandais Michiel Campagne et Tom Kuiper franchissent la ligne d’arrivée dans cet ordre, la version 1963 précédant sa cadette (de deux ans) de seulement 2/10 de seconde ! Pour le gain de la troisième place, le même duel au finish entre les Marcos 1800 GT (à châssis en bois !) des Anglais Richard Evans et Robert Hamilton tourne à l’avantage du premier, auteur d’une superbe remontée en course.
GT & Sports Car Cup
Le plateau orchestré par Flavien Marçais donne lieu ce week-end à une seule et unique course d’endurance de deux heures, disputée ce samedi en fin de journée. Déjà en tête de ce superbe plateau (un de plus !) en « qualifs », Leo Voyazides et Simon Hadfield y imposent leur AC Cobra de 1964 après avoir rapidement pris la mesure de la voiture soeur des Belges Christian Dumolin-Christophe Van Riet. Pour avoir perdu trop de temps aux stands, ces derniers laissent finalement la deuxième place à la merveilleuse Maserati T61 Birdcage (de 1960), dont l’Espagnol Guillermo Fierro et l’Anglais Steve Hart se partageaient le volant. Meilleurs français, les Beltramelli père et fils mènent leur Chevrolet Corvette C1 au cinquième rang. Quant au redoutable duo Voyazides-Hadfield, il sera en quête d’une seconde victoire, dimanche, au départ des 200 km de Dijon.
Yougtimer Touring Car Challenge
Plateau riche en véhicules de toutes origines, le YTCC s’ouvre également à de puissantes américaines dont la cavalerie peut librement s’exprimer sur un tel circuit. Roger Bolliger en administre la preuve dans cette première course aux commandes de sa Pontiac Transam, dont le moteur répond aux spécifications de la Nascar ! A l’issue d’une course abrégée par une collision dans la ligne droite des stands, le Suisse relègue à bonne distance Michel Baumann, sur une Ford Mustang dépassant elle aussi allégrement les 700 ch, tandis que Randy Lawson complète le tiercé gagnant à bord de son Alpine A310 Groupe 4. Le local Emmanuel Faivre, habitué de l’Historic Tour, hisse sa « Cox » au cinquième rang au terme d’une superbe remontée.
Triumph Compétition & British GT’s
Course à l’issue indécise jusqu’au terme des 30 mn, cette épreuve typiquement « british » couronne les efforts du Suisse Urs Müller, que l’Anglais Paul Conway (Morgan Plus 8) a constamment menacé. Décroché en fin de course, l’Allemand Rainer Vorköpper se contente de la troisième place, alors qu’il avait hissé sa Jaguar type E en pole position vendredi soir.
DIMANCHE :
F1 pré 1961 HGPCA
Deux Maserati 250 F « out » suite à la course de la veille, il en reste malgré tout encore… cinq au départ de cette seconde confrontation entre F1 d’avant 1961 ! Privé de la victoire sur le fil en course 1, Julian Bronson prend immédiatement les devants, laissant dans son sillage Steve Hart (Maserati 250 F) et Tony Smith (Ferrari Dino). Cette fois, le pilote de la Scarab Offenhauser (vue en F1 en 1960) s’installe durablement en tête, tandis que Philip Walker (Lotus 16), le héros du samedi, finit par remonter à la deuxième place après un mauvais départ. Tous deux rejoignent l’arrivée dans cet ordre, alors que Guillermo Fierro dépossède Tony Smith de la troisième place dans les derniers tours.
F1 pré 1966 HGPCA
Toujours aussi séduisantes, les F1 de l’époque 1961-1965 font à nouveau miauler leurs moteurs 1500 cm3 dans cette course 2, où Peter Horsman prend immédiatement le pouvoir. A mi-course, les Cooper de Barry Cannell et Will Nuthall sont déjà reléguées à une dizaine de secondes de la Lotus 18/21, dont le pilote ne va pas être plus inquiété par la suite. Dans les derniers tours, Will Nuthall finit par ravir la deuxième place à Barry Cannell, tandis qu’Andrew Beaumont, quatrième, réédite sa performance de la veille sur une Lotus 24 mue par le fabuleux V8 Climax.
FIA Lurani Trophy Formula Junior
Manfredo Rossi Di Montelera et Pierre Tonetti, les deux premiers de la course 1, éliminés par la bousculade du départ, Richard Smeeton (Wainer 63) saisit immédiatement sa chance en tête de l’imposant peloton de Formule Junior. Bien que sous la menace constante de John Fyda (Brabham BT6) et de Mark Pangborn (Lotus 20B), le Britannique tient bon au commandement… jusqu’à la dernière ligne droite, où l’Ecossais parvient à lui subtiliser la victoire pour 1/10 de seconde ! Bon troisième, Mark Pangborn laisse le Suisse Bruno Weibel (Lotus 20) à une douzaine de secondes. Quinzième, Christopher Drake (Terrier MK4) réalise la meilleure performance parmi les propriétaires de Formule Junior à moteur avant. Au classement cumulé des deux courses du week-end, Richard Smeeton sort vainqueur de l’étape finale du Lurani Trophy.
Historic Formule 2
Intouchable la veille, Matthew Watts (March 772) s’empare à nouveau du commandement dès l’ouverture des hostilités, mais cette fois Richard Evans
(March 79B) est bien décidé à ne pas lui faciliter la tâche. A mi-course, les deux britanniques sont toujours roues dans roues, tandis que Dean Forward (March 782) pointe déjà à plus de onze secondes. En tête, le duel se poursuit jusqu’à l’arrivée, sans que Richard Evans ne parvienne à trouver l’ouverture pour priver Matthew Watts d’un second succès. Huitième, le Français Robert Simac conserve ses bonnes habitudes en plaçant une nouvelle fois sa March 712M devant les autres F3 à moteur 1600. Un résultat qui lui permet de remporter le championnat pour la quatrième fois de sa carrière.
200 km de Dijon
Epreuve rappelant les grandes heures des 1000 km ou des 6 heures de Dijon, cette course propre au Dijon Motorscup se déroule traditionnellement en deux manches distinctes de 40 mn. Dans celle du matin, Leo Voyazides prend immédiatement l’avantage, laissant parler le 3 litres Cosworth de sa Lola T282, et atteint le cap des arrêts obligatoires aux stands devant Mark Richardson (Lola T290) et le Belge Marc Devis, aux commandes d’une magnifique Toj SC303 (ex Striebig au Mans 1978) elle aussi animée par un 3 litres. Une fois le volant passé au toujours très véloce Simon Hadfield, la Lola T282 de tête poursuit sa route victorieuse jusqu’au damier, toujours suivie des mêmes Richardson et Devis. A bord de sa Chevrolet Monza, parfaite réplique d’une ancienne auto du Mans, Gilles Ceron hisse la première GT au septième rang. Les mêmes repartent l’après-midi pour une seconde course de 40 mn, que Leo Voyazides et Simon Hadfield se chargent de dominer une nouvelle fois. Plus incertaine, l’attribution de la deuxième place se joue à l’approche d’une arrivée écourtée par un drapeau rouge à quatre minutes de l’échéance prévue. Devant d’une seconde, Marc Devis prend ainsi sa revanche sur le tandem Mark Richardson-David Gathercole. A nouveau primé en GT, Gilles Ceron hisse à la septième place une Chevrolet Monza… dont les mécaniciens ont réussi à changer le moteur entre les deux courses !
NKHT GT
Sur le modèle de leur duel de la course 1, les deux pilotes de Chevrolet Corvette, Michiel Campagne et Tom Kuiper. Echangeant leurs positions au fil des tours, les deux Néerlandais sont toujours à la lutte à l’approche des derniers tours, une quinzaine de secondes devant la Marcos 1800 GT de Robert Hamilton. Comme on pouvait s’y attendre, la victoire se joue finalement sur la ligne d’arrivée, que Michiel Campagne franchit avec quelques fractions de secondes d’avance sur son rival. Il s’impose du même coup au cumul des deux courses du week-end. Solide troisième, Robert Hamilton complète le podium, alors que la Ford Falcon du duo Bijleveld-Van Der Ende termine en leader de la catégorie Tourisme.
Yougtimer Touring Car Challenge
Après quatre premiers tours bouclés sous Safety car suite à la sortie de piste de Mario Ketterer (Porsche 911 RSR), Michael Baumann (Ford Mustang) se porte immédiatement au commandement devant Randall Lawson (Alpine A310) et Dick Waaijenberg (Ferrari 308). Mais la fête est de courte durée : retardé au départ, le vainqueur du samedi Roger Bolliger ne met pas plus de trois tours à revenir sur le leader et à « l’oublier » sur le champ ! Sans surprise, la surpuissante Pontiac Transam s’envole ainsi vers une seconde victoire, laissant ses poursuivants immédiats se disputer les deux autres marches du podium. A ce niveau, Michael Baumann finit par se détacher d’un groupe compact de cinq autres autos, dont l’Alpine de Randall Lawson, qui sauve sa troisième place pour 68/1000 de seconde !
Triumph Compétition & British GT’s
Réunis pour une course de 30 mn samedi, les protagonistes du Triumph Compétition & British GT’s se retrouvent en début de matinée pour en découvre sur une durée deux fois plus longue. Sur la troisième marche du podium la veille, Rainer Vorköpper (Jaguar type E de 1962) y impose immédiatement son rythme et franchit la mi-course déjà détaché devant la Morgan Plus 8 de Paul Conway et la Marcos de Robert Hamilton. Le pilote germanique poursuit son effort par la suite pour rejoindre l’arrivée en vainqueur devant l’autre Jaguar type E de son compatriote Georg Nolte. Du moins le pense-t-on sur le moment, car des pénalisations pour un temps d’arrêt trop bref aux stands vient, par la suite, offrir la victoire au troisième, Paul Conway. Bien moins heureux que la veille, le vainqueur de la course 1 Urs Müller (Lotus Elan) n’a pas dépassé le premier tour, trahi par son moteur.
ILS ONT DIT
Laurent Vallery Masson, HVM Racing, organisateur du Dijon Motorscup : « Le bilan de cette quatrième édition est excellent : nous avons réuni 20% de pilotes en plus que l’an passé et les spectateurs sont également venus plus nombreux. Surtout, nous avons eu la chance de réunir des plateaux exceptionnels, notamment ceux des F1 de l’HGPCA avec ces sept Maserati 250 F au départ. L’évènement ne s’était produit qu’une fois auparavant, lors d’une course au Nürburgring ! Enfin, les clubs nous ont également bien suivi pour les parades et la vente aux enchères de Marc Arthur Kohn a apporté un plus incontestable en termes d’animation. Le rendez-vous est déjà pris pour 2017, aux mêmes dates et avec encore plus de sport et de nouveaux plateaux ».
Matthew Watts (GB), vainqueur des deux courses de F2 : « Ce circuit est fantastique, il correspond parfaitement à nos F2. La mienne date de 1977, l’année de ma naissance ! J’ai vraiment passé un très bon week-end ».
John Fyda (Ecosse), vainqueur de la 2ème course de Formule Junior) : «Ici, c’est le meilleur circuit sur lequel il nous est donné de rouler. Il me faut plus de dix heures de trajet pour venir d’Ecosse, mais ça vaut le déplacement ».
Michiel Campagne (Pays-Bas), vainqueur des deux courses du NKHGT : «Vous avez beaucoup de chance de disposer d’un tel circuit naturel, qui n’a pas été défiguré comme tant d’autres. Pour l’organisation, à part les croissants le matin, je ne vois vraiment pas ce qui manque pour que cela soit parfait (sic) ! ».
Peter Horsman (GB), vainqueur des deux courses de F1 pré 1966 : « J’adore venir rouler sur ce circuit de Dijon, si vallonné, où j’avais déjà gagné à plusieurs reprises en F1 historiques. En plus l’organisation est impeccable. Alors, je serai à nouveau là en 2017, sans aucun problème ! »
Léo Voyazides (Grèce), Vainqueur des 200 km de Dijon et de la course du GTSCC : « Pour moi, c’est ce que l’on peut appeler un bon week-end ! Je viens toujours à Dijon avec autant de plaisir, tant pour le circuit que pour la région en général. Surtout quand il s’agit d’un meeting si bien organisé. Tout était parfait ».
Vivement le Dijon Motors Cup 2017 !
Sportivement vôtre !