Bonjour à tous !
Après 20 ans d’absence le rallye de l’Hérault a donc repris sa place dans le calendrier. Ce n’est pas un mince exploit qu’a réalisé l’ASA Hérault pour organiser cette épreuve dans un contexte économique difficile et à l’heure où l’autophobie n’est pas en reste.
Ce samedi 5 mars à Lamalou-les-Bains la journée commençait sous les meilleurs auspices. Le soleil brillait et les routes séchaient petit à petit pour offrir un magnifique terrain de jeu aux concurrents. Au menu 4 boucles de 2 ES, une ES en montée, une ES en descente, pour totaliser 40 kilomètres.
Les organisateurs n’ont pas hésité à monter 3 plateaux : moderne, VHC et VHRS avec respectivement 150, 2 et 12 partants. Ayant fait le plein en moderne, ce rallye est déjà un succès indéniable pour l’ASA Hérault. Par contre on peut regretter le peu de partants en VHC. Mais peut être faut-il y voir une trop grande exigence pour l’obtention du passeport technique. C’est une hypothèse à vérifier tout au long de la saison si cet état de fait se répète.
En VHC il n’y eut donc que deux partants : Carreras Jean Christophe associé à Renaud Pierre Yves sur Porsche 911 et Calage Lionel copiloté par Alquié Laure sur R5 Turbo 2. Dans cette catégorie la cause fut vite entendue avec la domination sans partage de l’équipage Carreras/Renaud qui gagna toutes les spéciales sans exception. A raison de 2 à 4 secondes perdues au kilomètre Calage/Alquié ne furent jamais en mesure d’inquiéter les vainqueurs.
Si bagarre il y eut, c’est en VHRS qu’elle a eu lieu ! Deux classements distincts étaient prévus, l’un basé sur la moyenne haute et l’autre sur la moyenne intermédiaire.
En moyenne intermédiaire Agrelo Thierry/Agrelo Frédéric (Alpine A110) et Navarre Christophe/Navarre Clémentine (Innocentini Mini Cooper) se sont rendus coup pour coup. Finalement la victoire est revenue à l’équipage de l’Alpine avec seulement 0,2 pts de différence !
En moyenne haute la victoire est revenue à l’équipage Matter Arnaud/Bessas Georges (Alfa Roméo Bertone qui fumait pourtant beaucoup …) devant Gadille Laurent/Ribeyrolles Laurie (BMW E21) avec 64 pts d’avance. Large victoire mais qui a été contestée jusqu’à la ZR3 par Arboux Hubert/Malaval William (BMW 325i) qui termineront finalement 3ème.
En moderne les concurrents se sont battus comme des chiffonniers à coup de dixièmes de secondes. A la fin de l’ES 5 les 5 premiers se tenaient en 15 secondes, le deuxième n’étant qu’à 1,3 s du leader !
Malheureusement à la fin de l’ES 4 une spectatrice était renversée par un concurrent. Bien que l’accident ait été sans gravité, l’évacuation s’est faite par hélicoptère. De neutralisation en passages en liaison la course fut arrêtée sur décision préfectorale à la fin de l’ES 6 et le classement figé après l’ES 5. La pluie pouvait tomber, la fête était finie.
Classement : 1er Da Cunha Jean-Michel/Parade Gaëtan (Ford Escort Cosworth), 2. Roig Christian/Petitfils-Gadaut Julie (Mitsubishi Lancer Evo 8), 3. Jouines Rémi/Bonicel Adrien (Opel Adam Perfo)
Comme il est désormais de coutume, la polémique a fait son apparition sur les réseaux sociaux à propos de l’accident et de la responsabilité des uns et des autres. Côté organisation on considère que la spectatrice était dans une zone interdite. Côté spectateur on considère que les commissaires n’avaient rien dit jusqu’à l’accident et que dans ce cas là, la spectatrice n’est pas responsable mais plutôt les organisateurs !… Curieuse notion de la responsabilité, non ?
Pendant ce rallye j’ai constaté des comportements qui n’existaient pas il y a encore quelques temps. Des occupants d’une voiture particulière décidant de partir et de prendre la route de l’ES entre deux passages, alors que la route est fermée. Mieux, une voiture s’intercalant entre deux concurrents pour aller se garer plus loin ! Des spectateurs dans une zone interdite au public qui refusent de bouger malgré les ordres des gendarmes qui passaient par là ! Dans ces conditions peut on reprocher aux commissaires de ne pas être assez directifs quand les gendarmes eux mêmes ne sont pas respectés ?…
Une chose est sûre, le bon sens n’est plus près de chez nous. Ces comportements sont une pierre de plus dans le jardin des passionnés du rallye que sont les organisateurs et la majorité des spectateurs. C’est donné le bâton pour se faire battre par les ennemis du sport automobile qui ne demandent que ça. Si l’on ne veut pas la mort du sport automobile sur route, il faut que tout le monde y mette du sien, sinon il sera bientôt trop tard pour le pleurer.
Sportivement vôtre.
Guy Pawlak