Le Castellet Motors Cup 2019 – Reportage

Bonjour à tous !

Cette première édition du Castellet Motors Cup a tenu toutes ses promesses. Découvrez toutes les péripéties de ce week-end de courses ensoleillé, pendant lequel la Ligier JS11 de Jacques Laffite a dominé les débats en F1 grâce à la maestria du jeune et talentueux pilote Matteo Ferrer-aza.
(Texte : Jacques Furet)

SAMEDI

LA F1 DEJA EN ACTION AU CIRCUIT PAUL RICARD !
Trois mois avant le Grand Prix de France, les F1 sont déjà en piste sur le circuit Paul Ricard ! Premier grand évènement historique du calendrier international 2019, Le Castellet Motors Cup vit sa première édition ce week-end au rythme des plateaux des Masters Historic Racing, dont le plus huppé d’entre eux : celui dédié aux Formule 1 à moteur 3 litres de la période 1966-1985. D’inoubliables Brabham, Mc Laren, Ligier, Williams (entre autres…) pilotées à l’époque par les Piquet, Jones, Laffite, Peterson, Patrese, Watson, Alboreto et cie, qui continuent aujourd’hui de disputer un très officiel championnat « FIA Masters Historic F1 ». Le meeting de ce week-end constitue le premier rendez-vous d’un calendrier qui se poursuivra ensuite à Brands Hatch, à Nevers Magny-Cours lors du GP de France Historique, à Silverstone (en lever de rideau du GP de Grande Bretagne et à Silverstone Classic), au Nürburgring, à Zandvoort et à Spa. Pas moins de 20 de ces Formule 1 étaient en action ce samedi lors de la séance de qualification du matin, puis l’après-midi à l’occasion de la première des deux courses du week-end.

L’ENDURANCE A L’HONNEUR
De façon complémentaire à la F1, deux des quatre autres plateaux des Masters placent les autos d’endurance à l’honneur. Celles de la période 1962-1974 au travers d’un autre championnat FIA (« Masters Historic Sports Car »), mais aussi celles encore très récentes (jusqu’au millésime 2012) dans la série en devenir : « Aston Martin Masters Endurance Legends ». Animée par l’ancien champion Nicolas Minassian, elle rassemble ce week-end près d’une vingtaine de voitures réellement légendaires ; à commencer par les Peugeot 908 et Lola Aston DBR1.

ILS ONT DIT
« Nous avons fréquenté les plus grands circuits, en Europe comme aux Etats Unis mais, étonnement, nous n’étions encore jamais venu au Paul Ricard. Je voulais absolument comblé cette lacune. Et je ne suis pas déçu : la piste, le paddock, l’environnement, tout est ici au top ! » (Ron Maydon, organisateur des Masters).

« Cela a été une course sans histoire. Une fois la mi-course franchie, j’ai surtout veillé à économiser mes pneus en vue de la course de demain » (Matteo Ferrer-Aza, vainqueur de la premier course des FIA Masters Historic F1).

LES COURSES DU JOUR

FIA Masters Historic Formula One / course 1

Pour qui ? Les Formule 1 de la période 1966 à 1985.
Le top 5 : 1.Ferrer-Aza (Ligier JS11) ; 2.Constable (Tyrrell 011) ; 3.Fletcher (March 761) ; 4.D’Ansembourg (Brabham BT49) ; 5.Folch-Rusinol (Brabham BT49C).

En deux mots : Auteur de la pole au volant de sa Ligier JS11 « ex Laffite 1979 », Matteo Ferrer-Aza s’échappe en tête dès le départ, puis creuse peu à peu l’écart sur l’Anglais Jamie Constable (Tyrrell 011 ex Alboreto) et l’Irlandais Mike Cantillon (Williams FW07C). Soit le reflet exact des « qualifs » du matin. A mi-course, le jeune Italien a déjà près de 7’’ d’avance sur la Tyrrell, tandis que le pilote de la Williams doit renoncer peu après, laissant la troisième place au Belge Henry Fletcher (March 761 ex Stuck). Dès lors, la hiérarchie reste figée et Matteo Ferrer-Aza se contente de gérer son avance sur Jamie Constable jusqu’à l’arrivée. Derrière le trio de tête, Christophe d’Ansembourg et Joaquim Folch-Rusinol terminent la course dans cet ordre sur leurs magnifiques Brabham BT49. 7ème pour sa deuxième course de F1 historique, Fabrice L’Heritier (Tyrrell 009) se classe premier des quatre Français au départ, moins de quatre secondes devant Patrick D’Aubreby (March 761).

Aston Martin Masters Endurance Legends / course 1

Pour qui ? Les Protos et GT d’endurance de la période 1995 à 2012.
Le top 5 : 1.Lendoudis (Peugeot 90X) ; 2.D’Ansembourg (Lola Aston DBR1) ; 3.Tandy (Lola B12/60) ; 4.Ahrabian (Lola Lotus LMP2) ; 5.Frieser (Oreca 03 LMP2).

En deux mots :
A peine sorti de sa Brabham F1, le Belge Christophe D’Ansembourg saute au volant d’une Lola Aston Martin DBR1 (l’une de celles des 24 heures du Mans 2009) pour entamer l’autre course du jour depuis la pole. Au bout d’un quart d’heure de course, le Grec Kriton Lendoudis (Peugeot 90X de 2011) et l’Anglais Steve Tandy (Lola B12/60 de 2000) sont dans ses roues, puis prennent l’avantage sur lui pendant la période des arrêts aux stands. A l’approche des dix dernières minutes, le pilote de la Peugeot est solidement installé en tête, alors que Steve Tandy, un moment retardé, abandonne sa deuxième place à Christophe D’Ansembourg. Ces derniers rejoignent roues dans roues.

EN QUALIFS

FIA Masters Historic Sports Car

Pour qui ? Les Sport-Protos et Groupe 4 de la période 1962 à 1974.
Le top 5 : 1. « John of B »-Ayari (Ligier JS3) ; 2.Wright-Wolfe (Lola T70) ; 3.Fletcher (Chevron B26) ; 4.Gomes-Claridge (Lola T212) ; 5.Devis (Lola T70).

En deux mots : Programmée dimanche après-midi sur une durée d’une heure, la course d’ouverture du « FIA Masters Historic Sports Car Championship » mettra aux prise une quinzaine de protos et GT. Selon le verdict de la « qualif » de cet après-midi, c’est la superbe Ligier JS3 à moteur Ford Cosworth de « John of B » qui s’élancera depuis la pole, l’homme recevant ce week-end le renfort de Soheil Ayari. Devancée de seulement 2/10 de seconde, la Lola T70 de Jason Wright-Andy Wolfe sera à ses côtés en première ligne. Suivront la Chevron B26 du jeune Ecossais Henry Fletcher et la Lola T212 de l’équipage ibéro-britannique Goncalo Gomes-James Claridge.

Pré 66 Touring Cars

Pour qui ? Les voitures de Tourisme d’avant 1966.
Le top 5 : 1.Fenn-Hill (Ford Mustang) ; 2.Thomas-Lockie (Ford Falcon) ; 3.Melling-Minshaw (Ford Falcon) ; 4.Martin-Soper (Ford Cortina Lotus) ; 5.Deenik (Ford Falcon).

En deux mots : En attendant la course d’une heure de dimanche matin, 22 autos participaient aux qualifications de ce samedi matin. Le duo britannique Rob Fenn-Jake Hill a achevé cette séance en pole, leur Ford Mustang précédant d’une seconde pleine la Ford Falcon de leurs compatriotes Julian Thomas-Calum Lockie. La deuxième ligne de la grille de départ sera partagée par une autre Ford Falcon (Martin Milling-Jason Minshaw) et la Ford Cortina Lotus que Mark Martin partagera avec l’ex pilote de DTM et BTCC, et double vainqueur des 24 heures de Spa, Steve Soper !

Gentlemen Drivers Pré 66 GT Cars

Pour qui ? Les GT d’avant 1966.
Le top 5 : 1.Nolte-Funke (Ford GT40) ; 2.Thomas-Lockie (Shelby Daytona) ; 3.Head (Lotus Elan) ; 4.Wilson-Pittard (Lotus Elan) ; 5.Maydon (Ginetta G4R).

En deux mots : Prévue dimanche en clôture de meeting, la course de 90 mn de ce plateau rassemblera 34 équipages. Tel était déjà le cas ce samedi pour les essais qualificatifs qui ont permis à la Ford GT40 des Allemands Georg Nolte et Michael Funke de s’accaparer le meilleur chrono, 1’’6 devant la Shelby Daytona Cobra de Julian Thomas-Calum Lockie. Pointés aux 6ème et 8ème rangs, les Français Didier Gruau (Shelby Cobra) et José/Brady Beltramelli (Chevrolet Corvette) auront une belle carte à jouer en course.

DIMANCHE

LE MEILLEUR DE L’HISTORIQUE EN PISTE SUR LE « 5,8 »

Après un samedi de hors d’œuvre, c’est le plat de résistance qui figurait au programme de ce dimanche avec une course pour chacun des cinq plateaux des Masters Historic. Les pilotes des Formule 1 (d’avant 1986) et Sport-Protos (d’avant 1975) des championnats historiques labélisés par la FIA ont ainsi pu se mesurer sur ce fameux tracé de 5,8 km, désormais réemprunté par les F1 modernes lors du Grand Prix de France. Un privilège qu’ils ont partagé avec leurs homologues des plateaux « Aston Martin Endurance Legends », « Pré 66 Touring Cars » et « Gentlemen drivers ». De cette journée baignée d’un généreux soleil, on retiendra notamment la nouvelle victoire de la Ligier JS11 de Matteo Ferrer-Aza en F1 et celle de la Lola Aston Martin DBR1 de Christophe D’Ansembourg en Endurance Legends. Deux joyaux particulièrement représentatifs de la qualité des autos réunies ce week-end sur le circuit varois.

ILS ONT DIT

« Je n’étais pas revenu au Castellet depuis 3/4 ans. Avec ses grandes lignes droites, ce n’est pas un tracé très favorable à notre Cortina Lotus. Heureusement il y a les virages pour se rattraper ! » (Steve Soper, ex pilote officiel Ford, BMW et Peugeot en Tourisme).

« Je connais bien le circuit Paul Ricard, mais je n’y avais encore jamais couru au volant de ma Shadow F1. C’est une piste formidable et très sûre pour des autos comme les nôtres » (Jason Wright, pilote en FIA Masters F1 et Sports Car).

« Cela a été une bonne course pour moi. Grâce au Safety Car, j’ai même eu l’impression d’en faire deux ! » (Patrick D’Aubreby, vainqueur de sa catégorie en FIA Masters Historic F1).

LES COURSES DU JOUR

FIA Masters Historic Formula One / course 2

Pour qui ? Les Formule 1 de la période 1966 à 1985.

Le top 5 : 1.Ferrer-Aza (Ligier JS11) ; 2.Cantillon (William FW07C) ; 3.Constable (Tyrrell 011) ; 4.Nearburg (Williams FW07C) ; 5.Hartley (Mc Laren MP4/1).

En deux mots : Malgré le principe de grille inversée pour les quatre premières lignes de la veille, l’Italien Matteo Ferrer-Aza boucle déjà le premier tour en tête aux commandes de la Ligier JS11 victorieuse de la course 1. L’Américain Charles Nearbourg (Williams FW07C) et l’Anglais Jamie Constable (Tyrrell 011) lui emboitent le pas, puis l’entrée en piste du Safety regroupe à nouveau la vingtaine de F1 en piste. La meute relancée pour dix dernières minutes, Matteo Ferrer-Aza creuse à nouveau un petit écart, tandis que Jamie Constable s’installe à la deuxième place, avant de s’effacer à son tour derrière Mike Cantillon à l’approche de l’arrivée. Charles Nearbourg complète le top 5 avec Steve Hartley, à bord de sa précieuse Mc Laren MP4/1 « ex Watson » à châssis Carbone. Dans la catégorie des F1 les plus anciennes (jusqu’à 1978), deux Français grimpent sur le podium avec Patrick D’Aubreby (March 761) et Philippe Bonny (Trojan T103), respectivement vainqueur et troisième.

Aston Martin Masters Endurance Legends / course 2

Pour qui ? Les Protos et GT d’endurance de la période 1995 à 2012.

Le top 5 : 1.D’Ansembourg (Lola Aston DBR1) ; 2.Lendoudis (Peugeot 90X) ; 3.Tandy (Lola B12/60) ; 4.Ahrabian (Lola Lotus LMP2) ; 5.Frieser (Oreca 03 LMP2).

En deux mots : Vainqueur de la première course, samedi, le Grec Kriton Lendoudis entame cette seconde confrontation de 40 mn en tête du peloton. La Peugeot 90X abandonne toutefois assez vite le commandement à la Lola Aston Martin DBR1 de Christophe d’Ansembourg, déjà en action en F1 dans la course précédente. Au quart d’heure de course, les deux hommes sont au coude à coude, suivis de près par Steve Tandy (Lola B12/60). Une fois les passages aux stands achevés, l’ordre reste inchangé à l’attaque du dernier quart d’heure. Les écarts fondent ensuite à vue d’œil, si bien que les trois premiers abordent la fin de course roues dans roues. Au bout du suspens, le Belge à l’Aston « 008 » parvient à conserver l’avantage sur la Peugeot et la Lola, réunies dans la même seconde sur la ligne d’arrivée ! Comme la veille, l’Allemand Darius Ahrabian et le Canadien Keith Frieser complètent le top 5, tandis que Nikolaus Ditting (Aston Martin DBR9) place la première GT au huitième rang.

FIA Masters Historic Sports Car / course

Pour qui ? Les Sport-Protos et Groupe 4 de la période 1962 à 1974.

Le top 5 : 1.Fletcher (Chevron B26) ; 2.Wright-Wolfe (Lola T70) ; 3.Gomes-Claridge (Lola T212) ; 4.Watson (Chevron B8). 5.Sheldon (Chevron B16).

En deux mots : Dès le coup d’envoi de cette course d’une heure, Henry Fletcher (Chevron B26 2 litres) se porte au commandement devant « John of B », parti de la pole à bord de sa Ligier JS3 Ford Cosworth 3 litres. Le talentueux Ecossais, malchanceux le matin avec sa March F1, creuse rapidement l’écart sur la Ligier, ralentie par des soucis d’embrayage et bientôt dépassée par la Lola T212 du Portugais Goncalo Gomes. Passée la 25ème minute, alors que débutent les arrêts aux stands, l’avance d’Henry Fletcher dépasse la vingtaine de secondes. Pour la Ligier c’est l’abandon, au moment même où Soheil Ayari devait en reprendre le volant. Dans les vingt dernières minutes, le pilote de la Chevron conforte sa suprématie sans craindre la remontée d’Andy Wolfe, passé à bord de la Lola T70 de Jason Wright. Bien remonté également, l’Américain Charles Nearburg (Abarth Osella « ex Merzario ) s’empare de la troisième place en fin de course… avant d’être contraint à l’abandon dans le dernier tour ! 7ème, Chris Jolly-Steve Farthing placent leur Cooper Monaco en tête des autos d’avant 1967.

Pré 66 Touring Cars / course

Pour qui ? Les voitures de Tourisme d’avant 1966.

Le top 5 : 1.Thomas-Lockie (Ford Falcon) ; 2.Korsten (Ford Mustang) ; 3.Martin-Soper (Ford Cortina Lotus) ; 4.Hamilton (Ford Falcon) ; 5.Melling-Minshaw (Ford Falcon).

En deux mots : Auteur de la pole samedi avec son équipier Rob Fenn, Jake Hill (Ford Mustang) entame l’heure de course à la lutte avec les Ford Falcon des autres Anglais Julian Thomas et Jason Minshaw. Au bout de 25 mn, soit le cap de l’ouverture de la fenêtre des arrêts aux stands, c’est ce dernier que l’on pointe au commandement devant ses deux rivaux. Très véloce au volant de sa Cortina Lotus, l’ancien pro Steve Soper mène alors en catégorie moins de 2 litres. Tous les arrêts effectués, Calum Lockie, l’équipier de Julian Thomas, aborde les 20 dernières minutes en tête avec une solide avance sur l’autre Falcon, désormais aux mains de Martin Melling. Julian Thomas-Calum Lockie ont la victoire en poche, tandis que le Néerlandais Roel Korsten (Ford Mustang) crée la surprise de la fin de course en remontant à la deuxième place au détriment de Mark Martin, l’équipier de Steve Soper. En moins de 2 litres, Ron Maydon, l’organisateur des Masters, hisse sa petite Cooper sur le podium. Constituant le seul équipage français en lice, José Beltramelli et son fils José n’ont pas eu le plaisir de mener leur Cortina Lotus à l’arrivée.

Gentlemen Drivers Pré 66 GT Cars / course

Pour qui ? Les GT d’avant 1966.

Le top 5 : 1.Thomas-Lockie (Shelby Daytona) ; 2.Fenn-Hill (Lotus Elan) ; 3.Maydon (Ginetta G4R) ; 4.Gruau (Shelby Cobra) ; 5.Martin-Soper (Lotus Elan).

En deux mots : Au départ de la plus longue course du week-end (1h30), l’Anglais Julian Thomas place immédiatement sa Shelby Daytona Cobra en tête et boucle les 40 premières minutes à cette position devant Aaron Head (Lotus Elan) et Ron Maydon (Ginetta G4R). Une fois les arrêts aux stands accomplis, c’est au tour de Calum Lockie de poursuivre le travail entamé par son équipier et compatriote Julian Thomas. Une mission dont il s’acquitte parfaitement jusqu’au terme des 90 mn en décrochant la victoire avec une généreuse avance sur Jake Hill (équipier de Rob Fenn sur une Lotus Elan), remonté à la deuxième place en fin de parcours, et Ron Maydon. Après l’abandon de la Chevrolet Corvette de la famille Beltramelli, Didier Gruau sauve l’honneur du modeste camp français en hissant sa Shelby Cobra au quatrième rang.

Du côté des concurrents spécifiquement engagés sur le plateau néerlandais NKHTGT, le classement s’établissait au bout d’une heure. La victoire y revient à Michiel Campagne (Chevrolet Corvette) devant Oliver Douglas (Cobra Daytona) et Roger Grouwels (Iso Rivolta 300 GT).


 

Sportivement vôtre !